J.M.G. Le Clézio auteur français et mauricien
Roman : action en France (Nice) et en Israël ..
Extrait de
http://www.editionspassages.fr/dictionnaire-jmg-le-clezio/oeuvres/etoile-errante/
par Bruno Tritsman :
"Étoile errante
(1992) relève d’une double poétique, corrélée à un double ethos
auctorial, que Le Clézio a explicités dans sa « Conférence Nobel ».
D’une part, Le Clézio se veut témoin dans la tradition de l’intellectuel
sartrien ; d’autre part, il cherche à dépasser les clivages
socio-historiques pour esquisser, fût-ce de façon approximative, des
figures de la complétude mythique, voire de l’utopie, et l’auteur est
alors proche de la posture du mage romantique, dont témoigne encore la
fascination qu’il éprouvait pour « Mircea Eliade, l’initiateur » et ce qu’il appelait son « univers cosmocisé » en 1979.
Le
roman est consacré au conflit israélo-palestinien, et le témoignage est
au cœur du projet. La partie centrale, intitulée « Nejma », relate
l’exode palestinien d’après-guerre (1948), au moment de la fin de la
présence britannique en Palestine, et la proclamation de l’État d’Israël
par Ben Gourion. Nejma est une jeune Palestinienne qui quitte la ville
d’Akka et le bord de mer où elle vivait pour rejoindre le camp de Nour
Chams, puis la Jordanie. À la demande de Mahmoud Darwich, Le Clézio a
publié en 1988 la première partie de ce récit, jusqu’au départ de Nejma
de Nour Chams, dans la Revue d’études palestiniennes sous le titre « Camp de Nour Shams, été 1948 ». Cette publication, qui reprend une problématique déjà abordée dans « Hanné » (1987),
a donné lieu à ce que Jérôme Garcin a appelé une « cabale » :
Bernard-Henri Lévy y avait lu un « anti-sionisme déclaré, déchaîné »,
alors que Tahar Ben Jelloun se disait en revanche sensible à la
« sobriété » et la « justesse » du témoignage. Le Clézio a par ailleurs
insisté, dans divers entretiens, sur son travail de documentation
historique, notamment dans « les journaux de cette époque » ou les
« dossiers des Nations unies » (« Les Cicatrices intérieures de Le Clézio » ; « J.M.G. Le Clézio, la Palestine et Israël »).
À
cette histoire, le roman ajoute une deuxième trame narrative qui relate
le parcours d’Hélène/Esther Grève. Cette jeune fille juive a vécu la
persécution nazie dans l’arrière-pays niçois (Saint-Martin-Vésubie) en
1943 avant d’émigrer avec sa mère en Israël en 1948 et de s’installer
dans le kibboutz Ramat Yohanan. Au début des années 50, elle se trouve à
Montréal pour y faire des études, revient en Israël à la fin des années
60 et s’installe en 1973 comme pédiatre à Tel Aviv. Le Clézio a précisé
qu’il avait emprunté (la partie la plus ancienne de) cette histoire aux
souvenirs de sa mère, qui ont ressurgi en lui en 1982, lorsque de
lourds bombardements de Beyrouth coïncidaient avec de spectaculaires
incendies sur les hauteurs de Nice (« Les Cicatrices intérieures de Le
Clézio »). Le roman était achevé dès 1987, mais l’auteur affirme avoir
retardé la publication pour éviter le lien direct avec l’actualité, et
notamment la « révolte des pierres » (« Le Clézio, victime d’une
cabale »)...."La suite sur le site :
http://www.editionspassages.fr/dictionnaire-jmg-le-clezio/oeuvres/etoile-errante/
http://www.editionspassages.fr/dictionnaire-jmg-le-clezio/oeuvres/etoile-errante/
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