Ananda Devi : auteure mauricienne installée à Genève , me semble-t-il.
Dans ce livre , remarquablement écrit, qui sort à peine un mois après son dernier roman , Ananda Devi nous livre le cheminement personnel et intellectuel qui a accompagné l'écriture des ses principaux ouvrages. Elle y parle de ses doutes, de ses envies, de ses craintes, de l'évolution du "métier" d'écrivain.
Parmi les peurs j'ai particulièrement été attentif au chapitre où elle évoque la "cancel culture" venue des Etats-Unis et qui menace désormais les auteurs francophones. Ananda Devi se demande si elle va pourvoir continuer à écrire à la place des pauvres , à la place des Noirs africains , à la place des Blancs... elle qui n'est ni pauvre, ni Noire, ni Blanche... L'assignation à résidence sociale, raciale et culturelle semble beaucoup inquiéter Ananda Devi. Cela m'a rassuré un peu sur la lucidité de la grande auteure mauricienne qui dans son dernier roman me paraissait au contraire très "wokiste" dans sa volonté de déconstruire à tirs nourris la culture indienne millénaire qui bien que très critiquable ne méritait pas à mes yeux une telle charge idéologique et politique.