mardi 4 juillet 2017

J.M.G. Le Clézio - Tempête - Deux novellas - Editions Gallimard - Paris - 2014
















J.M.G. Le Clézio auteur français et mauricien
Deux novellas (format hybride entre la nouvelle et le roman), l'une se déroule sur l'île d'Udo dans la mer du Japon et l'autre à Paris et dans quelques autres endroits...

Voici un résumé par Marine Landrot de Télérama :
Sans doute parce que les éditeurs rechignent à publier ce format hybride, peu d'écrivains contemporains s'attellent au genre de la novella, entre le roman et la nouvelle. Est-ce son admiration pour Hemingway, grand amateur de novellas, qui a poussé J.M.G. Le Clézio à composer ce diptyque d'ombre et de lumière, ce livre planète coupé en deux, enfoui dans les ténèbres d'un côté, dévoré par les feux de l'autre ? Les deux novellas de Tempête sont bien les deux faces d'une même médaille miraculeuse, enroulée autour du cou d'enfants visionnaires, illégitimes, éperdues d'amour. Des filles, comme souvent dans l'oeuvre de Le Clézio, graciles adolescentes avançant vers leur vie de femmes chargées de lourds traumas d'enfance.
Japonaise dans son décor comme dans l'imaginaire qu'elle charrie, la première novella, qui donne son titre au recueil, rappelle les images du tsunami du 11 mars 2011. La mer, vorace et impétueuse, noire et poisseuse, fait régner une sourde terreur. Liquide ­amniotique surdimensionné, l'élément entretient avec les femmes une relation dangereuse, faussement complice, faussement consolatrice. Des plongeuses de fortune s'y aventurent pour lui arracher les coquillages qu'elles vendront aux touristes, des mères hagardes y repêchent le cadavre de leur enfant rongé par les crabes, et parfois des femmes suicidaires lui confient leur corps à jamais. C'est ce qui est arrivé à la compagne de Philip Kyo, écrivain de retour sur le rivage, des années après cette funeste disparition. Une fillette le rejoint tous les jours, pour lui tendre un miroir innocent, et le délivrer de ses tourments. Mouvante et filandreuse comme des algues dans les fonds marins, sa mémoire n'a qu'un point d'ancrage : le viol auquel il a assisté sans parler, pendant la guerre. J.M.G. Le Clézio n'a mis que des teintes sombres sur sa palette d'écrivain – sombres, mais étincelantes. Comme des gouttes qui forment un océan, les mots nuit, vent, tempête se répètent sans cesse, et drainent avec eux d'autres mots venus d'ailleurs, corps étrangers jetés à la mer, qui s'y agrègent et s'y décomposent pour lui donner sa force et sa couleur.
L'autre novella, Une femme sans identité, s'éloigne du mythe et de la cosmogonie pour s'ancrer dans la réalité bétonnée de la banlieue parisienne, où deux demi-soeurs venues d'Afrique découvrent la brutalité de l'exil. Cette fois, les corps ne sont pas engloutis, ils se cognent et se blessent sur le pavé. La langue de Le Clézio se fait alors plus dure, plus cassante. Mais l'écrivain voyageur a toujours quelques embruns de côté, une réserve d'ailleurs qu'il offre en secours aux personnages affligés. Quelques gravillons sous la semelle d'une jeune fille dans un camp d'étrangers qu'on s'apprête à expulser, et un bruit de sable au bord de la mer fait tout oublier.
Et chez Le Clézio, l'oubli n'est jamais un espace vide.
Marine Landrot 
 http://www.telerama.fr/livres/tempete,110185.php

J.M.G. Le Clézio - Histoire du pied et autres fantaisies - Nouvelles - Editions Gallimard - Paris - 2011
















J.M.G. Le Clézio auteur français et mauricien
Voici un extrait de : http://www.gallimard.fr/Media/Gallimard/Entretien-ecrit/Entretien-J.M.G.-Le-Clezio.-Histoire-du-pied-et-autres-fantaisies/(source)/184199

Rencontre avec J.M.G. Le Clézio à l'occasion de la parution de Histoire du pied et autres fantaisies en octobre 2011.
Votre prochain livre, Histoire du pied et autres fantaisies, est un recueil de dix nouvelles. Vous avez déjà utilisé ce genre littéraire, que recherchez-vous dans la construction si particulière qu'impose l'écriture d'une nouvelle ?
J.M.G. Le Clézio — Ces neufs nouvelles ainsi qu'un apologue ont été écrits durant ces trois dernières années dans un esprit d'indépendance et d'aventure, pour dire des choses simples : le temps qui passe, la peur de l'enfermement, la guerre, l'obsession de la liberté et la difficulté de l'amour, l'étude magique du bonheur. J'aime bien le temps de la nouvelle, sa respiration, son rythme jour et nuit, son interrogation suspendue…
Les personnages féminins ont une place très importante dans ce recueil, souvent le personnage principal, elles sont victimes de la violence du monde, mais elles y font face avec courage. Pour quelles raisons avez-vous choisi de mettre au centre de ce recueil les femmes ?
J.M.G. Le Clézio — Des femmes oui, de très jeunes filles, car ce sont elles qui sont concernées par la révolte, qui doivent faire face à un monde où règnent l'ambition, l'asservissement et l'orgueil des hommes. Elles affirment la vie, parfois jusqu'à la mort, comme la poétesse Letitia Elisabeth Landon.
Les histoires que vous racontez ici se passent à des époques différentes et sur plusieurs continents. Est-ce une manière de dire ce qui est constant, ce qui unit l'humain dans l'universel ?
J.M.G. Le Clézio — Ces histoires ont été écrites un peu partout, en Asie, en France, au Nouveau-Mexique, à Maurice, mais elles ne parlent pas vraiment de lieux, plutôt de passages, de moments, de voyages.
Dans la première nouvelle intitulée « Histoire du pied », vous avez voulu raconter l'histoire d'une femme – ce qu'elle ressent, ce qu'elle vit et éprouve – à travers les pieds. Votre écriture n'est jamais classique, il y a un plaisir de la langue, une recherche dans le langage. Ce livre est-il aussi une sorte de « laboratoire d'expérience littéraire » ?
J.M.G. Le Clézio — « Laboratoire », hum, c'est un mot sérieux. Plutôt une officine, ou même un coin de table dans une cuisine (je partage avec Michel Tournier le goût d'écrire dans les cuisines) – d'ailleurs l'écriture n'a-t-elle pas quelque chose de la jouissance d'accommoder les saveurs ?

J.M.G. Le Clézio - Ritournelle de la faim - Editions Gallimard - Paris - 2008
















J.M.G. Le Clézio : auteur français et mauricien
Roman , action en France...
 Ritournelle de la faim est un roman d'inspiration autobiographique écrit par Jean-Marie Gustave Le Clézio et édité par Gallimard en octobre 2008. L'auteur obtient le Prix Nobel de littérature quelques jours après sa sortie.
 L'auteur dresse le portrait d'Ethel (personnage inspiré de la mère de l'auteur) et de sa famille venues de l'île Maurice à Paris. Elle est adolescente dans les années 1930 lorsqu'éclate la Seconde Guerre mondiale. Issue de l'aristocratie mauricienne, elle connaît alors le régime totalitaire nazi, l'antisémitisme, la faim, la pauvreté et la misère qui la marqueront à vie.
 https://fr.wikipedia.org/wiki/Ritournelle_de_la_faim

J.M.G. Le Clézio - Etoile errante - Editions Gallimard - Paris - 1992
















J.M.G. Le Clézio auteur français et mauricien
Roman : action en France (Nice) et en Israël ..
Extrait de 
 http://www.editionspassages.fr/dictionnaire-jmg-le-clezio/oeuvres/etoile-errante/
par Bruno Tritsman :
"Étoile errante (1992) relève d’une double poétique, corrélée à un double ethos auctorial, que Le Clézio a explicités dans sa « Conférence Nobel ». D’une part, Le Clézio se veut témoin dans la tradition de l’intellectuel sartrien ; d’autre part, il cherche à dépasser les clivages socio-historiques pour esquisser, fût-ce de façon approximative, des figures de la complétude mythique, voire de l’utopie, et l’auteur est alors proche de la posture du mage romantique, dont témoigne encore la fascination qu’il éprouvait pour « Mircea Eliade, l’initiateur » et ce qu’il appelait son « univers cosmocisé » en 1979.
Le roman est consacré au conflit israélo-palestinien, et le témoignage est au cœur du projet. La partie centrale, intitulée « Nejma », relate l’exode palestinien d’après-guerre (1948), au moment de la fin de la présence britannique en Palestine, et la proclamation de l’État d’Israël par Ben Gourion. Nejma est une jeune Palestinienne qui quitte la ville d’Akka et le bord de mer où elle vivait pour rejoindre le camp de Nour Chams, puis la Jordanie. À la demande de Mahmoud Darwich, Le Clézio a publié en 1988 la première partie de ce récit, jusqu’au départ de Nejma de Nour Chams, dans la Revue d’études palestiniennes sous le titre « Camp de Nour Shams, été 1948 ». Cette publication, qui reprend une problématique déjà abordée dans « Hanné » (1987), a donné lieu à ce que Jérôme Garcin a appelé une « cabale » : Bernard-Henri Lévy y avait lu un « anti-sionisme déclaré, déchaîné », alors que Tahar Ben Jelloun se disait en revanche sensible à la « sobriété » et la « justesse » du témoignage. Le Clézio a par ailleurs insisté, dans divers entretiens, sur son travail de documentation historique, notamment dans « les journaux de cette époque » ou les « dossiers des Nations unies » (« Les Cicatrices intérieures de Le Clézio » ; « J.M.G. Le Clézio, la Palestine et Israël »).
À cette histoire, le roman ajoute une deuxième trame narrative qui relate le parcours d’Hélène/Esther Grève. Cette jeune fille juive a vécu la persécution nazie dans l’arrière-pays niçois (Saint-Martin-Vésubie) en 1943 avant d’émigrer avec sa mère en Israël en 1948 et de s’installer dans le kibboutz Ramat Yohanan. Au début des années 50, elle se trouve à Montréal pour y faire des études, revient en Israël à la fin des années 60 et s’installe en 1973 comme pédiatre à Tel Aviv. Le Clézio a précisé qu’il avait emprunté (la partie la plus ancienne de) cette histoire aux souvenirs de sa mère, qui ont ressurgi en lui en 1982, lorsque de lourds bombardements de Beyrouth coïncidaient avec de spectaculaires incendies sur les hauteurs de Nice (« Les Cicatrices intérieures de Le Clézio »). Le roman était achevé dès 1987, mais l’auteur affirme avoir retardé la publication pour éviter le lien direct avec l’actualité, et notamment la « révolte des pierres » (« Le Clézio, victime d’une cabale »)...."La suite sur le site :
 http://www.editionspassages.fr/dictionnaire-jmg-le-clezio/oeuvres/etoile-errante/

J.M.G. Le Clézio - Onishta - Editions Gallimard - Paris - 1991
















Jean Marie Gustave Le Clézio auteur français et mauricien
Roman, action : En Afrique et à Onishta en particulier qui est une ville portuaire sur la rive gauche du fleuve Niger, dans le sud du Nigeria, d'importance économique, religieuse et culturelle. 

 Extrait de l'article de Marion A.S.
  Il s'agit d'un récit de voyage entièrement romancé avec un fond de vérité, puisqu'on peut voir quelques similitudes entre Fintan et l'auteur.
     L'histoire se divise en quatre parties qui retraceront les quatre grandes étapes de ce voyage.
"Un si long voyage". L'histoire débute le 14 Mars 1948, lors du départ de Maou et Fintan, pour l'Afrique à bord du Surabaya. Tous deux vont rejoindre Geoffroy à Onitsha (au Niger). Fintan qui ne connaît pas son père ne voit pas ce voyage d'un très bon œil tandis que Maou qui n'a pas vu son mari depuis très longtemps trépigne d'impatience.
 "Onitsha". Maou et Fintan doivent adopter les habitudes de vie du peuple nigérian mais aussi celles des colons anglais. Fintan s'adaptera très facilement. Il se liera d'amitié avec le jeune Bony, qui lui fera découvrir bien des choses. Quant à Maou, elle n'arrivera à s'intégrer ni chez les colons dont elle incrimine le train de vie bourgeois et le ton supérieur, ni chez les Africains qui se moquent de son accent et de son mode de vie. Elle se rend compte qu'elle a vécu d'illusions durant tout ce temps et que l'Afrique sauvage et accueillante qu'elle imaginait n'est pas celle où elle vit.
 "Aro Chuku". Le traitement infligé aux Noirs par les colons est clairement décrit et Maou s'insurge contre ces pratiques. Les Anglais s'attendent à ce que Geoffroy la renvoie en France. En plus de la colonisation des Noirs on voit apparaître le racisme entre les Blancs. Maou a la peau trop foncée et l'accent de son Italie natale. Elle sait qu'elle et sa famille ne pourront pas rester à Onitsha et c'est en réalisant cela qu'elle s'aperçoit qu'elle a aimé cette ville et qu'elle ne veut pas en partir.
 "Loin d'Onitsha". Maou, Fintan et Geoffroy repartent en Angleterre où Fintan est admis dans un collège anglais. Maou qui est enceinte d'une petite fille part avec son mari dans le sud de la France. Geoffroy tombe gravement malade et meurt peu avant la fin du roman.


La suite de l'article  à http://littexpress.over-blog.net/article-17963448.html

Marion, A .S. Éd.-Lib.